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mardi 28 septembre 2021


La Rouvière,  petit  village   sur les  hauteurs de Mende, ( commune  de Pelouse ) connu en particulier  pour sa situation, et sa chapelle  romane.


L'église possède  une belle  "vierge noire" à l'enfant
en septembre 2021 était organisé un concert  " la  route de la  voix",  avec Piers Faccini  et d'autres musiciens  invités, dont des chanteuses, tissant leurs voix et leurs  cultures traditionnelles...




C'est à la limite des causses et de la Margeride




 

jeudi 7 janvier 2016

Cénaret bis

6 ans après-...  une suite  proposée à ma  série  de photos  sur  le Cénaret...  voir: http://photo-loz.blogspot.fr/2009/11/le-cenaret-en-fin-octobre.html
un ptit retour  en hiver, cette  fois....
  C'est un tout petit village au-dessus de Barjac, et au pied  d'un rocher  qui tombe  abrupt  et se termine  de façon très  étroite... un certain nombre  de constructions, même  rénovées de façon récente, conservent  le style  traditionnel, notamment  les maisons  aux  toitures  dites   " à la Philibert",  ou en coque  de bateau renversée... On  y observe  notamment cet ancien four communal,  qui porte une  toiture  de lauzes  épaisses...      La lumière de l'hiver  dans la vallée,  avec les ombres allongées.  Une  vue  très  étendue  au sommet  du causse, qui porte  jusqu'à Mende,  dont  on voit les premières maisons.La chute  du petit causse du Cénaret  vers la vallée  du Lot. 


vendredi 20 août 2010

le monde existe



L'opposition n'est pas seulement dans les choses. Elle a passé dans les esprits. Le différend qui traverse le paysage et le dresse, en quelque sorte, contre lui-même, sépare le Caussenard de l'habitant des vallées. Ils sont partie prenante dans la lutte des contraires et le grand devenir.
Je partirai des Causses. C'est par là qu'on arrive avant de découvrir, béant, les gorges, lesquelles, par contre-coup, accusent la massive plénitude du plateau.
Le plus surprenant est encore que la vie ait pris pied sur ces esplanades élevées où elle s'obstine à braver l'aridité.


La sécheresse est sans remède sur ce socle poreux. L'eau du ciel le traverse et se perd. Partout, la roche claire affleure, pareille au pavement de quelque demeure bâtie jadis à une échelle énorme. On vient après, comme ces petits personnages, ces bergers d'Arcadie de la peinture classique qu'on voit se concerter, en chuchotant, au pied d'immenses ruines.
La terre, à peine ondée, n'offre ni protection ni replis. Ses rares concessions à la verticale, ce sont les gouffres ténébreux, les avens.

L'herbe rase, frissonnante, est celle des lieux où la vie, provisoirement, se tait, places fortes frontalières engourdies dans la paix, préaux des vacances rendus à la végétation poudreuse d'août grand-place dans l'attente des jours fastes et des bandes foraines. C'est ici le royaume du soleil, la cour où les vents se récréent, manœuvrent et tourbillonnent. On pense, par endroits sur le Méjean surtout, à quelque steppe des confins de l'Asie centrale, aux immensités où glisse, de loin en loin, la frise d'une caravane. De l'autre côté de l'abîme, sur le Sauveterre, les genévriers ont tenté l'incursion en ordre dispersé, en enfants perdus. Parfois, on hésite. Ce pourraient être, dans la brume du matin et, même, à midi, à travers le poudroiement des molécules de la lumière, les silhouettes arrêtées, circonspectes, d'errants sans bagages surpris sur ces glacis.

On voit mal parce qu'on voit loin, fort au-delà des distances auxquelles, ailleurs, on a accoutumé. On est sans repères, sans les maisons, les arbres à profil d'arbre, dressés sur un tronc, qui déploient un dais de branches avec, dessous, de l'ombre, un appui d'écorce douce où s'adosser. Le genévrier n'a pas de ces générosités qui sont l'apanage et la gloire du règne végétal. L'inclémence du sol ne le lui permet pas. Il garde ses distances, revêche, serré de pied en cap dans sa houppelande, sans expansion, sans interstice où puiser la fraîcheur, où trouver un abri. Il est, lorsqu'il y en a, l'expression congrue d'une terre à qui la terre manque, la figure chagrine de l'arbre lorsque, à bout de ressources, il se hérisse d'aiguilles et s'immobilise à l'écart, comme prêt à se retirer. 
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On voit aussi, par lambeaux, le petit chêne tors, hirsute, et le pin noir d'Autriche, celui-ci engagé en masses, en ordre de bataille, comme son congénère maritime. Mais ce n'est pas une forêt qu'il forme, un univers habitable au plafond bas, cloisonné de verdures, palissé de troncs, où se réfugier quand le péril submerge la contrée. Le même principe d'opposition qui dresse le vide contre le plein, sépare l'eau de la roche et a lumière de l'ombre, ferme le bois. Sa lisière est impénétrable. Qn cherche en vain la porte dérobée qui mènerait, par des ayons discrets, pleins de caprices, à la clairière. A peine le tronc se détache-t-il du sol qu'il développe un appareil épais de branches Pour garder ses distances. On ne passe pas. On n'entre point dans ce fouillis sans élévation. L'échange n'a pas cours.

Le bois n'est pas dispensateur de la richesse rare, élaborée, toujours un peu magique, qui complète et rehausse l'abondance monotone des champs : les baies, le frais, les simples, la résine, le champignon, les contes et les songes, les secrets, le salut enfin, lorsque l'espace découvert, soudain, a nom surprise, danger, perdition.
C'est sur le Sauveterre que les quarante de la Malène, montés de leur vallée, sont pris par les Bleus aux heures terribles Les soixante du maquis de la Borie, un siècle et demi plus tard, sont cernés sur le Méjean, emmenés comme leurs ancêtres de la Malène, à Mende, pour y être, comme eux, exécutés. 

Aux Chouans des hautes terres, le bocage a fait défaut, avec son manteau de feuilles, ses fourrés, sa fougère. Aux partisans de 44, il a manqué les reliefs et les sentes creuses, les itinéraires défilés de fuite et de repli. Le pays, hostile à l'homme, est traître aux siens.