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mardi 26 mars 2024

Une chanson de lune ( RC )

 Celui qui viendra,

montage RC – sur la « croix du Buffre » ( causse Mejean )

Celui qui viendra, 

m’échangera des quartiers de lune,
contre les étendues sauvages
des steppes orientales, à traverser,
-comme les causses, pour un ultime voyage-.

Pourtant les doigts fins de ses rayons,
iront , de même, jeter leur dévolu
sur les montagnes enneigées.
( Je serai sans doute toujours un étranger
aux pays que je n’aurai pas connus.)

Mais quelle que soit ma position
le ballon lunaire viendra me dire sa chanson,
sauf dans les catacombes
et les grottes obscures

où les épaisseurs d’ombre
exercent leur censure
avec tant de certitude,
car je ne réside pas encore
dans le sombre décor
où d’autres ont leurs habitudes…


samedi 20 janvier 2018

Le corps d'un gisant - ( RC )




Mejean  Causse   -  10.JPG

photo perso – causse Méjean  Lozère  2016






Les collines s’offrent,
couchées en travers de l’horizon   .
Leur attitude a celle du corps
d’un gisant,                     endormi
sous le soleil comme sous la pluie ,
avec une robe d’herbes et de pins.

          – Il attend de se réveiller –
après avoir dialogué des millénaires,
       avec les aubes, 
       et ombres furtives .
Celles qui survolent,       sans s’arrêter,
causses          et falaises de pierre .

        Le parcours des nuages,
ne laisse de leur passage
qu’une trace effilochée ,
une sorte d’image du vent ,
-   de celle qu’on ne peut saisir,
ni déchiffrer le message.

On pense les pentes        immobiles : 
elles le sont en quelque sorte,
à notre échelle de temps ,
      mais ce sont des vagues,
et elles déferlent,     rebelles,
sous le ciel oublieux.

Contrairement aux gisants
soulevant les plaines,
        le ciel n’a pas de mémoire ,
et varie               au jour le jour .
Il ne fait pas mystère
de son indifférence.

Que ce soient des périodes gaies
ou attristées par des guerres ,
         des catastrophes,
il ne se souvient de rien.
Il n’est la proie ni du malheur,
ni de la joie .

Alors que la roche
se referme sur ses blessures :
le sol conservant en profondeur,
intact        – le livre de la terre    ,
peuplé de grottes souterraines,
et d’espèces fossilisées.

Souffre-t-elle
du passage du temps ?
En est-elle prisonnière,
ou conserve t-elle
       des êtres de pierre 
dont la légende s’éternise ?

Il suffit de vouloir la lire,
d’aimer les vallées verticales,
de capter le pinceau de lumière
qui les sculpte, et les fait basculer
dans d’autres saisons,
           comme dans d’autres mondes .


RC – juin 2017